Rue du Docteur Heme / Rochambeau


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Les formations calcaires formant les versants de la vallée du Loir, Tuffeau du Turonien et Craie du Sénonien, sont facilement observables et présentent des puits karstiques remarquables. La géomorphologie du méandre de Thoré-la-Rochette est également remarquable.

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Géodiversité


 Balade géologique



 1  : rue du docteur Hème

Deux puits karstiques dans le Tuffeau turonien.

Le tuffeau (couleur blanc-gris à jaunâtre), correspond ici aux parties moyenne et supérieure du Turonien. Il présente d’importants puits de dissolution karstique rempli par des matériaux (couleur marron) provenant de l’Argile à silex sus-jacente avant incision de la vallée. Ces puits se prolongent en profondeur.


Puits karstique.

La dissolution des roches calcaires par les eaux de pluies chargées en dioxyde de carbone et en acides organiques s’est effectuée après le retrait de la mer à la fin du Sénonien et pendant l’éocène. Elle a pu agrandir des fissures existantes ; ce qui peut expliquer la forme en puits. Est resté un résidu argileux et sableux, encore visible sur les bordures. Les circulations d’eau dans le karst ont pu emporter une part importante du résidu.


Bordure d’un puits de dissolution.

Le matériau brun sableux (b) provient de la dissolution du tuffeau sableux (t) ; la limite d’altération, blanche, est bien visible. La partie centrale du puits (c) est remplie d’un matériau argileux riche en silex issu de l’altération des couches supérieures. La karstification et le remplissage secondaire se sont produits avant l’incision de la vallée du Loir. Le creusement de la tranchée de la route a mis à jour ces témoins qui doivent aussi exister sur le plateau sous l’Argile à silex. La Craie sénonienne sus-jacente a également été altérée en surface en argile renfermant des silex, et karstifiée.


Le tuffeau : calcaire détritique à bryozaires et annélides. La roche, d’aspect crayeux, renferme des grains de glauconie, de quartz et de mica, et de nombreux bioclastes : fragments calcaires de coquilles de bivalves (c), de squelette de bryozoaires (b), tubes de serpules (s)… La matrice calcaire est composée de : minuscules particules calcaires, cristaux de calcite…. La roche s’est déposée en milieu marin sur la plate-forme continentale de la « mer de la Craie » à une profondeur estimée à moins de 50 m. Les quartz et les micas proviennent de l’érosion de roches silicatées des terres du Massif armoricain proche.
Granocardium sp. (Bivalves/Lamellibranches), moulage externe d’une valve dans un niveau bioturbé du Tuffeau.


Rue du Docteur Hème, disposition des formations géologiques.
— : tracé de la D82 - rue du Docteur Hème, en pointillés : estimation des limites des roches avant incision de la vallée du Loir et de la Brisse.

Cave dans le tuffeau, rue du Docteur Hème, partie aval. La couleur ocre correspond à un petit puits karstique. Les lignes courbes dans le tuffeau suggèrent un dépôt sous forme de tempestites.

 de 2 à 3  : de Thoré-la-Rochette à Rochambeau

Disposition des formations géologiques entre Thoré-la-Rochette et Rochambeau. La faille décale deux compartiments. Affectant la Craie du Sénonien, elle est postérieure à cet âge.

Dans Thoré-la-Rochette, le rue des écoles, située sur le Turonien, franchit la faille au niveau du cimetière et se poursuit sur les alluvions de la haute terrasse installées sur la Craie du Sénonien (Craie de Villedieu ici) constituant le petit plateau. La descente sur le hameau de Rochambeau s’effectue dans la Craie du Sénonien. Dans le premier virage à gauche, de l’argile rougeâtre emballant des silex marque la partie haute d’un large puits de dissolution, puits comparable à ceux de la rue du Docteur Hème.



 2, 4, 5 : Rochambeau

La formation Craie du Sénonien : stratification et karst. Diverses strates, séparées par des joints de stratification (arrêts de sédimentation) sont bien visibles. Les joints ont facilité l’écoulement de l’eau souterraine ; des cavités et conduits karstiques (c) de différentes tailles se sont formés par dissolution du calcaire. Vers le haut, le bord de plusieurs puits de dissolution (p) vidés de leur contenu sont distinguables par une légère coloration par des oxydes de fer.
Un calcaire riche en fossiles.
La roche, ici Craie de Villedieu (Coniacien), est un calcaire crayeux à nombreux bioclastes et riche en grains de glauconie. Les fossiles entiers ou fragmentaires (Bivalves co, Bryozoaires br, serpules se…) ont été transportés par des courants. La sédimentation s’est faite vers 100 à 200 m de profondeur dans la Mer de la Craie au Sénonien.

Le chemin haut de Rochambeau (point 4) longe la falaise de craie richement pourvue de caves et d’aménagements variés appartenant à des propriétaires privés. Niveaux de silex, bioturbations sont facilement reconnaissables.


Karst dans la craie. c : cavité, js : joint de stratification. Une partie de la paroi d’un puits de dissolution paraît conservée (flèche : elle indique la largeur du puits).

Puits de dissolution dans la Craie du Sénonien  ; Hameau de Rochambeau. Les flèches indiquent la partie haute de chaque puits. Des oxydes de fer et quelques restes de produits de décalcification marquent la cavité. L’exploitation du front pour obtenir des pierres de construction a mis les poches à jour. Des structures semblables doivent parsemer le plateau situé à l’Ouest. La karstification a dû débuter après le retrait de la mer à la fin du Crétacé et s’est poursuivi pendant l’éocène, sous climat chaud.
Niveau à silex.Leurs formes sont celles d’éponges ; ces dernières ont servi de centre de silicification (le « fantôme » de l’une d’elles est bien visible).

La craie, le silex et l’argile devenus matériaux de construction.



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