Trôo


Interêt du site

Interêt du site
Le site de Trôo, joli et insolite village par ses habitations troglodytiques, caves et galeries historiques (les caforts = les caves-fortes), escaliers, sentiers…, présente une géomorphologie particulière qui explique la localisation des premières implantations humaines. La falaise aménagée de niveaux étagés expose de manière continue les parties moyenne et supérieure du Turonien. Le réseau de galeries et de caves, d’anciennes exploitations de tuffeau, est exceptionnel ; une petite partie est visitable.

Interêt du site

Géodiversité


 Le site géologique de Trôo, le tuffeau et l’eau souterraine


Le village est installé sur un large promontoire taillé dans le Tuffeau du Turonien, offrant une dénivelée de 60 m et à façade orientée vers le Sud. Le promontoire est délimité par la vallée du Loir au Sud, par le vallon de la Gouffrande à l’Est et par une autre ravine moins marquée à l’Ouest. Cette géomorphologie particulière ainsi que la probable existence d’abris sous roche, de sources, aujourd’hui aménagées, alimentées par la « nappe des calcaires crayeux », la proximité du Loir poissonneux, expliquent la fixation des premiers humains et les constructions ultérieures. Si le creusement de galeries a fourni le tuffeau, calcaire crayeux, roche tendre produisant une pierre de taille, il a également complété le système de défense (les caves-fortes) en permettant le repli des habitants.


Le promontoire vu en coupe. (AB sur la situation géologique)
Situation géologique
(AB et CD : situation des coupes. Le coteau du Loir est essentiellement formé par le tuffeau turonien.

Affleurements. A : Caford des Montaigues et Cave Vigneron ; B : Escalier Saint-Gabriel et source du Fournil. ns : niveaux à silex ; nb : niveaux bioturbés. La source du Fournil (s) est une des émergences de la nappe des calcaires crayeux.
Ces affleurement correspondent à la partie moyenne du Turonien.
La roche : un tuffeau. br : bryozoaire ; h : débris de coquille d’huître ; se : tube de serpule. Les silex correspondent à d’anciens terriers silicifiés (à droite : long terrier vertical).

La roche présente les caractères d’un tuffeau : calcaire crayeux, sableux, plus ou moins riche en bioclastes selon les niveaux. Des grains de glauconie et quelques grains de quartz et paillettes de mica blanc sont visibles à la loupe. Les silex, disposés en bancs ou épars, sont abondants.
La roche s’est déposée en milieu marin sur la plate-forme continentale de la "Mer de la Craie" vers une profondeur de 100 m. Quartz et mica proviennent de l’érosion de roches silicatées des terres du Massif armoricain proche.


Jardin des Caforts : le Turonien partie moyenne supérieure.Dans cet ancien site d’extraction, la roche est aussi un tuffeau blanc à silex. A remarquer, deux bancs presque continus de silex (anciens niveaux à terriers).
Le promontoire vu en coupe sud-nord. (CD sur la coupe). La partie inférieure du Turonien est un tuffeau argileux formant un niveau imperméabled’une dizaine de mètres d’épaisseur qui sépare la nappe de la craie libre et la nappe des sables cénomaniens, captive. La nappe est drainée par le Loir et ses petits affluents. Les diverses sources et les puits anciens sont alimentés par la nappe des calcaires crayeux. Le tuffeau, aquifère de la nappe ici, est très fissuré et karstifié. Le karst est perceptible dans la partie supérieure du Turonien et est probablement bien visible dans certaines galeries des cafords.

Partie supérieure du coteau. (Cave Yuccas, rue Gouffier). En bas : tuffeau, partie supérieure du Turonien ; en haut : formation résiduelle à silex (argiles, argiles sableuses à silex, sables à glauconie issue de l’altération du tuffeau (fin Crétacé à éocène inférieur). Une poche de dissolution est masquée partiellement par l’éboulis ôcre du résidu d’altération.
Dans la grotte pétrifiante...

L’eau, provenant de la nappe de la craie, « source » en divers points, suintant au plafond et s’écoulant sur les parois. Elle renferme de l’hydrogénocarbonate de calcium dissous au cours de son lent cheminement dans le tuffeau. Le départ, très lent du dioxyde de carbone dans l’atmosphère de la grotte, entraine la précipitation du carbonate de calcium sur les draperies calcaires précédemment formées et sur les petites stalactites croissant très lentement. La pétrification est un dépôt calcaire par précipitation chimique, une sorte d’entartrage… aux effets esthétiques.

La grotte, approfondie il y a une centaine d’années, était initialement naturelle. L’origine des eaux pétrifiantes interpelle. En effet, la grotte est située dans la partie inférieure du Turonien, tuffeau marneux considéré comme imperméable. Une fracturation ou une fissuration assurant la liaison avec la partie moyenne du Turonien, aquifère de la nappe de la craie, paraît une hypothèse recevable. La grotte initiale a pu être une ancienne cavité karstique.


 La roche et la pierre


Collégiale Saint-Martin. Si l’essentiel de l’édifice est en tuffeau, les roches du plateau ont aussi été utilisées. Silex, éponges silicifiées, conglomérat siliceux… sont à rechercher en faisant le tour de la collégiale et en inspectant les murs bordant escaliers et sentiers.
Collégiale Saint-Martin, chapiteau de la croisée du transept : le tuffeau …et sa taille.

Interêt du site

Biodiversité

Trôo est un des plus importants sites d’hibernation du Nord du Loir-et-Cher pour les Chiroptères (Chauves-souris). Les caves et les caforts abritent 10 espèces de chauves-souris toutes protégées dont 5 inscrites à la directive Habitats Faune Flore : Petit Rhinolophe (Rhinolophus hipposideros), Murin de Bechstein (Myotis bechsteinii), Grand Murin (Myotis myotis), Grand Rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum), Murin à oreilles échancrées (Myotis emarginatus).
Les comptages annuels effectués par l’association Perche Nature dans les caforts communaux indiquent une population d’environ 600 individus ; Murin à oreilles échancrées, Grand Rhinolophe et Grand Murin représentent près de 95 % des chiroptères rencontrés. Les populations de Grand Murin et de Grand Rhinolophe sont en aujourd’hui régression.
La partie Est des caforts (Petit Dansoué et galeries proches), a été classée en 2002 Site d’Importance Communautaire (SIC) par le réseau NATURA 2000 (site Coteaux calcaires riches en Chiroptères des environs de Montoire-sur-le-loir, n°FR2400564). L’entrée principale de ce réseau souterrain, interdit au public, fermée par un portail de bois, est pourvue d’une grille permettant le passage des chauves-souris.

Cafort et Chiroptères A droite, un rhinolophe accroché à la paroi.

Pour aller plus loin !

Interêt du site

Localisation


Interêt du site

A voir aussi


  • Les habitations troglodytiques
  • Le cafort des Montaigus
  • La Cave des Amis de Trôo
  • La fontaine du Fournil
  • Le puits qui parle
  • La collégiale Saint-Martin
  • La maladrerie Sainte-Catherine
  • Le Café littéraire de la Terrasse